Zombie Motel, 2035 (Kairos Escape)

Si une enseigne a fait un teasing de grande qualité en amont de son ouverture, c’est bien Kairos! A coup de bandes-annonces très bien réalisées, elle présente sur son site les 3 thèmes de ses salles: pirates, zombies, et serial killer.

Comme on est un peu masos téméraires, notre choix pour découvrir l’enseigne s’est rapidement porté sur la salle zombie. C’est tout sourire que nous arrivons chez Kairos. On sonne à la porte, et on est accueillies par un membre de la famille Adams déguisé en Parrain pour Halloween (comprenez: un homme qui fait la gueule, qui ne parle pas, en costume rayé). L’homme est très bien dans son rôle, et face à son sérieux, on est à la fois un peu déstabilisées et amusées.

On découvre un espace d’accueil très bien décoré; aucun doute, nous sommes dans un hôtel. L’ensemble de l’accueil est très grand, si bien qu’on se demande presque à quel moment il est complet.

Notre Game Master nous explique l’activité secrète de l’hôtel (qui n’en est pas un! (si vous vous en étiez douté, vous avez l’air d’être quelqu’un de malin: n’hésitez pas à postuler dans notre équipe)). Kairos est en fait une agence qui permet de voyager dans le temps, dans le but de récupérer des artefacts.

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Quand la dernière fois que tu avais entendu le mot « artefact », c’était chez Prizoners

On nous apprend une mauvaise nouvelle, c’est qu’en 2035, les zombies sont parmi nous, et plutôt bien installés. Donc on va être envoyées là bas, pour comprendre comment tout ça est arrivé, et espérer changer la tendance une fois de retour. On a une heure pour ça.

Ah, alors, c’est ça 2035…

Si l’apocalypse était une maladie, l’endroit où l’on se retrouve serait normalement sous quarantaine, tant il a l’air sens dessus dessous. Pour ne rien gâcher à notre plaisir, nous découvrons quelques zombies non loin de nous, qui semblent avoir envie de faire connaissance. Nous sommes plongées dans l’obscurité, et, dès les premières secondes, notre réputation de chat noir ne va pas louper: nous avons un problème technique. On appelle de nombreuses fois notre Game Master à la rescousse, lui disant qu’un élément ne fonctionne pas, ce qui freine considérablement notre progression, mais rien à faire, nous n’avons aucune réaction. Du coup, c’est finalement après nous être débattues pendant une dizaine de minutes avec la première manipulation (très compliquée sans l’élément qui était défaillant) que nous arrivons finalement à progresser!

La fouille est très présente, et nous permet de découvrir de nouveaux éléments. On fait face à une énigme qui nous laisse assez dubitatives: on pense la comprendre, mais on se dit que ça ne doit pas être aussi fastidieux qu’on le pense, qu’on complique trop. Un coup de fil de notre Game Master nous confirme qu’on était bien sur la bonne piste… Angoisse!

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« Ah ah, les filles, vous allez rigoler! On avait raison! Bon… On s’y met? »

Ce moment où tu veux encore y croire

On serre tout ce qu’on peut serrer (oui, les dents!), et on se concentre: on fait face à une énigme qui n’a aucun intérêt intellectuel, mais qui, si vous n’avez pas beaucoup de chance, peut être longue, TRES longue (on vous laisse deviner dans quel cas l’équipe chat noir s’est trouvé…). Un nouveau coup de fil de notre Game Master nous interrompt et nous met sur une nouvelle piste, donc on lâche ce qu’on faisait, pour partir sur autre énigme. Il s’avèrera que cette nouvelle énigme, bien galère aussi, est optionnelle, et que nous n’étions pas obligées de la faire. Mais face à notre amour de la prise de tête, on comprend que notre GM était frustré à l’idée qu’on passe à côté!

Particularité chez Kairos: pas de chrono pour savoir où vous en êtes. Pour autant, dans cette première partie d’aventure, vous pourrez voir les zombies se rapprocher de vous (et on galère tellement que, même si on a aucune idée du chrono, on trouve ça étrange qu’on n’ait pas encore été bouffées toutes les 4). C’est finalement par une manipulation tellement « what the fuck? » (rumeur: la légende raconte que Happy Hour Escape Game n’a pas osé la mettre dans une de ses salles, c’était trop gênant) que nous passons dans la seconde partie de l’histoire. Le basculement est clair (il paraît que ça n’a pas toujours été le cas), l’idée est sympathique, et, on vous l’avoue, on est tellement soulagées d’avoir terminé l’énigme précédente qu’on aurait fait une danse de la joie, même en découvrant une déchetterie.

Ce moment où tu n’y crois plus

Alors que la fouille est de nouveau bien présente et que, pour une fois, on dépote plutôt sur cette partie, on ne sait pas ce qu’on doit faire avec les éléments qu’on a trouvés. Notre Game Master nous vient en aide, mais on s’apercevra après coup que son conseil, un peu vague, devait en fait nous guider vers quelque chose qu’on avait déjà fait. Du coup, nous sommes toujours bloquées. Un nouveau coup de fil de notre Game Master nous permet d’avoir un nouvel indice; étant la préposée au décrochage de téléphone, je ne suis pas certaine d’avoir bien compris, et je répète donc ce que je pense avoir compris, et il me confirme que j’ai bien entendu. Je raccroche donc, communique l’indice à toute l’équipe, qui le répète en boucle, partant un peu dans toutes les directions possibles.

Ce moment où tes coéquipiers se mettent à lire un livre en attendant qu’on vienne les chercher

Ah oui, au fait: il s’avèrera que j’avais mal compris l’indice.

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J’ai aussi bien entendu que si j’avais fait ça

Pour autant, nous n’aurons pas droit à une réaction de notre Game Master, ce qui fait qu’à force de retourner l’indice dans tous les sens, nous avons vraiment commencé à perdre espoir… Certaines d’entre nous ont jugé qu’au lieu de perdre 60 minutes complètes de leur vie, elles allaient en profiter pour lire un peu, et ont donc ouvert un des livres trouvés dans notre fouille (au cas où vous comptez aller chez Kairos prochainement, on vous dit lequel c’est, pour que vous n’avanciez pas trop depuis chez vous, sinon, vous ne pourrez pas meubler l’heure entière: Le mythe de Sisyphe d’Albert Camus) (qui traite de la pertinence du suicide.. (après avoir fait cette salle, la question avait trouvé réponse)).

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Kairos, welcome to your tape

Au moment où notre Game Master vient enfin nous libérer, un grand sentiment de frustration nous anime : on se dit qu’on a dû voir la moitié de l’aventure à tout casser: on a été tellement mauvaises sur les quelques énigmes qui se sont présentées à nous… Mais, quand on nous annonce qu’on était en fait sur l’énigme finale, à deux doigts de sortir, là, on fait un malaise. La salle est donc si vide que ça?…

Nous avons fait part de notre sidération au Game Master et au gérant, qui n’en ont rien eu à battre, disons-le. Tant pis pour nous, mais on espère que notre expérience vous servira, et vous permettra de faire une autre salle, car sans l’ombre d’un doute: il s’agit de la pire expérience que nous avons vécue jusqu’à présent (après plus de 80 salles, la barre était plutôt basse).

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Kairos, gagnant du limbo challenge

« C’est un cheval non? Je pense qu’il y a un rapport avec le tiercé »

Les Plus (ndlr: la rédaction de cette partie nous a pris plus de temps que tout le reste de l’article)

Un accueil agréable : on a trouvé nos premières minutes chez Kairos originales, avec un accueil un peu pince sans rire, qui mettait bien dans l’ambiance d’un hôtel un peu étrange, et un espace d’accueil très agréable.
Personnel sympathique: que ce soient les Game Masters que nous avons croisés, ou le gérant, l’ensemble des personnes qu’on a vues étaient souriantes (sauf si leur rôle demandait de ne pas l’être); notre Game Master était plutôt sympathique, et réussissait à créer une complicité avec nous quand il nous appelait pour nous aider. Bref, de l’implication!
Un scénario: c’est un plus qu’on notera quand même avec un bémol: certes, le scénario se tient, ce qui est déjà pas mal dans un escape game (certaines enseignes ne se prennent pas la tête à en écrire un, ou rendent le scénario incompréhensible), mais Kairos joue particulièrement là-dessus: en ne proposant pas de chrono dans les salles, ils souhaitent faire vivre à leurs joueurs une réelle histoire; avec un tel scénario, c’est trop faiblard.

Les Moins

Salle vide… : il y a en tout 6 énigmes dans cette salle (et là-dedans, on compte les manipulations, dont une qui prend une seconde…),
Absence de fluidité: si on résume la salle sur papier, on se dit que le record de la salle pourrait être à 20 minutes, pour autant, les énigmes sont très très galères à réaliser, ce qui fait que vous passez 60 minutes à avoir l’impression de ramer dans du goudron (mais du goudron un peu fondu hein, sinon, vous ne pouvez pas ramer du tout).
Game Master en décalage horaire: on a apprécié le côté humain de notre Game Master, pour autant, de grosses fautes à déplorer côté suivi: aucune aide au départ alors que nous avions clairement un souci technique que nous avons remonté plusieurs fois et des conseils qui parfois étaient un peu vagues et pas vraiment dans la logique de ce que nous étions en train de faire.

Nos notes sur 5

Fouille  NoteNoteNoteNote 0,5
Décors  NoteNoteNote 0,5
Immersion  NoteNote
Difficulté NoteNoteNote
Note globale  Note

Si vous aimez les escape games, ne venez pas en équipe de 3 à 4 personnes. Si vous avez l’amour du risque, n’hésitez pas à faire une de leurs autres salles et à nous raconter! On espère que ce sera mieux! De toute façon, ça peut difficilement être pire… Cliquez ici pour connaître les tarifs. Plus d’infos sur: https://kairos-escapegame.com